HISTOIRE DE ROUTE
LORD BARWED RACONTE RACE OF THE ORIGINS
Posté le 25 Janvier 2013 - retour carnet de route
Joël Collado de Météo France a dit un jour :
« Exceptionnellement cette nuit et pour toute la journée de demain, des trombes d’eau – que dis-je –
le déluge de l’arche de Noé, va s’abattre
sur la moitié sud de la France. Du jamais vu.
En dessous d’une ligne allant de Strasbourg
à Nantes tout ce que ne sera pas sous un toit de tuiles bâché, imperméable, colmaté, ciré
et recouvert d’une tôle comparable à celle que l’on utilise pour construire les sous-marins,
sera trempé comme une vieille éponge.
Bref, ça va flotter grave. L’équivalent de 3 fois le
volume d’eau d’un tsunami indien sur vos tronches en 24 heures. Vigilance rouge fluo sur la
vallée du Rhône entre Tence et Marseille, surtout ne sortez de chez vous qu’en cas d’extrême
urgence. »
Ce jour c’était The Race Of The Origins.
Quand je pense qu’au col de Mézilhac on a même chopé le brouillard et que ces connards de
la DDE avaient refait le bitume en oubliant les lignes blanches.
Ah ben oui c’était lisse. Merci. Un vrai billard.
Mais quand on y passe à 1H30 du matin un soir de novembre, qu’on y voit pas à 50 cm,
qu’on est encore plus mouillé que l’intérieur d’une baleine et qu'on a comme seul guide le
phare rouge du Professeur, et que celui-ci est derrière. Alors là MERCI ! Plus rien à branler
du bitume tout neuf. Rien à secouer de The Race. Connards ! Je briserais bien les doigts des
enfoirés qui ont eu l’idée de faire cette course.
Je me souviens de ces moments si bien décrits par BigRems «[...] Mais pas des seaux genre
réglementaire, limite il faut un tuba pour respirer, limite y’a des petits morceaux de fer dans
les gouttes tellement, tombant fort, elles te piquent le visage ! ». Ces moments où je gueulais
à je ne sais quel Dieu –ou peut etre à moi même- pendant de longues minutes, en clignant le
plus vite possible des yeux pour éviter les morceaux de fer (je me retrouvais alors en train
d’inventer un nouveau concept : l’essuie glace humain) : mais arrête ! Mais Arrête ! Mais
ARRRETEEEEEE ! MAIS MEEEEERRRRDEEEE !!!!!!. Si il y avait eu des passants (mais
il n’y en avait pas tant il est vrai que personne, même le plus grand des cinglés ne sort par un
temps pareil), ils se seraient sûrement dit : « ce gars a un souci. Il devrait s’arrêter. »
Mais pas le temps de s’arrêter. The Race est une course. Et comme toute course, je me devais
de la gagner.
J’ai une petite pensée pour le Tanker qui a su la jouer stratégique en disant « les gars, Minute
Maid n’est pas suffisamment fiable, en plus il vous faut un commissaire de course, alors je
fais le commissaire dans le Volkswagen Touran hdi 130cv, intérieur extérieur cuir, siège
chauffant, essuie glace automatique »
Essuie glace automatique ! Putain ! Par moments, dans de rares instants de lucidité, j’ai pensé
au Tanker. J’en suis même venu à la conclusion sordide mais néanmoins plausible que cet
enfoiré avait tout manigancé depuis ce fameux soir de juin 2004 ou « on » avait eu l’idée
de faire The Race Of The Origins. Les Mobriders qu’on s’appellerai. Une putain d’idée.
Un putain de défi. L’idée du siècle. Merde. En fait ça n’était qu’un plan machiavélique
manigancé par le Tanker destiné à me dégoûter de mon seul plaisir dans la vie : cruiser. Je me
suis fait rouer par le Tanker. CON de moi. Con de lui. La prochaine fois je fais commissaire.
Mon seul souvenir positif reste la douche géante que j’ai pris dans Marseille, alors que
ma mob clapoutait comme jamais, sous une fontaine d’autoroute suspendu débitant 50m3
seconde. À ce moment-là, et à ce moment-là seulement, plus trempé qu’il n’est humainement
possible d’être trempé, je me suis dit : « Putain c’est bon! ».
Finalement, j’arrive bon dernier avec le Prof, fiers d’avoir pris l’itinéraire de la mort et
d’avoir pris le temps de visiter Vitrolles et ses belles tours. Fiers d’avoir créé un nouveau
groupe, Les Creetence et d’avoir composé le tube interstellaire It Gonfles Me.
De toutes façons, même le pastis à l’arrivée était dégueulasse.
La Route ?
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